« Les petits papiers » de Michèle Burles sont la 49ème exposition de la Galerie Bleue. Des dessins, réalisés à la plume et à l’encre de Chine sur du papier népalais. Des grands et des petits formats, et des bas-relief, et des volumes. L’artiste convie le regardeur à entrer dans son monde étrange, poétique, doux ,dont les couleurs peu nombreuses, délavées ont le goût du passé.

L’abord est sympathique, tout de suite on lit le dessin. Certes on reconnaît des bouts de réel, des ressemblances avec des images connues. On n’a pas besoin de se torturer les méninges..Un enfant de sept ans me disait « c’est bébé, ou plutôt enfantin, mais quand même, unenfant ne dessine pas comme ça. C’est quand même un peu compliqué ! et puis, ça remplit la feuille !»Les enfants voient bien !

L’accumulation des dessins, la saturation de la surface, la clarté du trait, obligent le regardeur à se rapprocher de l’oeuvre. Là on découvre une organisation de la page réfléchie ou pas, mais pas du tout aléatoire. Les dessins forment des ilôts, des bulles qui ont leur autonomie propre , mais qui sont aussi reliées entre elles par des caprices de la plume ou des contigüités amusantes. Les textes, les mots, sont des poèmes sérieux sur la vie, qui questionnent notre existence, mais parfois ce sont des bluettes qui distraient la morosité dont on se laisse facilement accablé.

Comme disent les jeunes, « c’est SUPER, c’est GENIAL !! » En tout cas, c’est à voir !

Samedi 24 mai, à 18h, Michèle BURLES dévoilera peut-être ce que cache son oeuvre.

Le Bandonéon avec Daniel BREL

Depuis 2005, Daniel BREL enseigne à l’ENMD de Pau.
Devenu une référence en tant que bandéoniste, Daniel aime à rappeler que le bandonéon est le piano du pauvre et qu’il est, au-delà du tango, un instrument qui parle de spiritualité, d’une mélancolie liée à l’exil, venant réveiller au plus profond de ceux qui l’écoutent, un spleen douloureux mais nécessaire.
Daniel Brel se produit dans de nombreux concerts interprétant aussi bien des oeuvres du tango traditionnel dont il fait des arrangements, que des tangos contemporains ou des pièces de sa composition.

En 2003, Vincent Dumestre, ( qui a des attaches à Viella,)directeur artistique du Poème harmonique et ami de Daniel lui commande une série de pièces avec l'idée audacieuse et libre de mêler le bandonéon à d'autres instruments beaucoup plus anciens et habituellement destinés à jouer la musique du XVIIème siècle. C'est ainsi que nait « Quatre chemins de mélancolie », musique toute d'introspection, de dialogue intime et personnel avec des paysages proches ou lointains,
L’écriture reste le fil conducteur de son existence, et lui permet de trouver un langage musical qui lui est propre, porté par cet univers poétique et mélancilique qui l’habite. Son travail est en accord parfait avec les oeuvres de Michèle BURLES.

4ème épisode et fin du périple.

Notre hébergement chez Philippe Guesdon était intéressé!!!!Il nous a permis d'attendre samedi pour nous rendre à l'atelier de Michèle BURLES auteure de la 3ème exposition de l'année scolaire 2013-2014.

Elle occupe un atelier de la ville de Paris, au rez-de-chaussée de la cour intérieure d'un immeuble. Par chance, il y a facilité pour se garer, le dimanche matin j'entends!!!car le samedi, c'est un lieu grouillant de monde de toutes nationalités.

C'est un petit atelier lumineux où Michèle passe l'essentiel de son temps avec son compagnon Alain. A notre arrivée, les paquets étaient prêts, toute l'expo était emballée avec beaucoup de soin. Nous avons chargé le dimanche matin sans problème.

L'expo s'intitule "Les petits papiers" titre qui colle bien au monde de cette artiste singulière qui s'exprime par le texte et le dessin. Son support, c'est un beau papier coréen ou népalais, fait manuellement sans doute, plutôt blanchâtre , et laissant voir les fibres qui le composent. (écorce d'arbres). Son outil, c'est la plume, et son médium, l'encre de chine. S'ajoute, un peu d'acrylique aquarellée. Et puis: les ciseaux, l'aiguille et le fil d'argent! Donc, un éventail assez restreint d'éléments qui lui permettent pourtant de bâtir une oeuvre originale et conséquente.

Que dessine Michèle???? des personnages longilignes avec des jambes en bâtons, des bras en tubes qui flottent dans la page, arrimés à des carrés,losanges, cercles qui parfois assemblés constituent des maisons , des chariots, des serpents...Les dessins se suivent, s'agglutinent, font ribambelle et petit à petit envahissent la surface sans fond...Par dessus, des dessins semblables, habilement détourés ou évidés sont cousus au fil d'argent et viennent se superposer sur le premier dessin. Parfois et même souvent, des petits textes

poétiques, des pensées troubles, inachevées, font office de tableau. On ne sait si le dessin épouse le texte ou si c'est l'inverse. Un équilibre se fait entre texte et image, les lettres deviennent signe ou mot, toute une alchimie s'opère, un peu de couleur dans les bleus et les beiges remplit les formes...C'est dingue, c'est fou, c'est tendre, c'est calme, c'est tout un monde nouveau qui vous cause et vous dit : "dis-donc, regarde moi bien, rentre dans mon univers..."

Michèle Burles manie le dessin comme un chapelet. Sa plume égrène d' énigmatigues personnages qui l'habitent et la hantent.

Mais...ce que je dis n'est pas forcément juste, alors.....venez vous rendre compte!!!.

A voir, jusqu'au 15 juin. Vernissage le 24 mai, et nocturne musicale le 13 mai!

2ème épisode :

Quittant le Sancerrois dont une partie est vallonnée de collines ondoyantes avec un large panorama, nous traversons le plat pays solognot. Les routes sont rectilignes, bordées de forêts ceinturées de clôtures, parfois de barbelées, parfois accueillantes car dégagées et propres. En l'absence de feuillage, on voit le ciel, sinon, l'horizon se ferme devant vous et ça rétrécit l'espace...Sensation particulière d'emprisonnement. A l'automne, c'est toute une autre atmosphère!

Arrivée chez l'ami Badaire vers midi, juste pour se mettre à table... Devant la porte de l'atelier, les dernières peintures fraîches..Une étrangère, un bouquet de fleurs, un paysage de la Loire, au sol une page de son journal qui dégouline encore, une page de carnet ....Dans l'atelier, le même capharnaüm de pinceaux et de tambouille maison!!ca vit et sa respire l'énergie.

Dans la remise, à l'étage de l'atelier, un magnifique poisson-souvenir de son séjour africain et puis d'autres bouquets revenus d'une expo à Nice.

Jean-Gilles nous guide vers l'atelier de son copain Berthommier dont nous avons découvert les oeuvres dans une galerie de Blois en septembre dernier. C'est le prochain épisode!

Trois belles dames, trois voix qui s'appellent, se parlent, se répondent. Trois registres qui s'épousent dans des mélodies pointues, sonores, balayant un répertoire étendu. Ce qui se remarque tout de suite, c'est la connivence, le plaisir d'être face au public et de ressentir que s'établit rapidement la communication, voire la communion. Le répertoire a balancé entre textes graves et chansonnettes, animé d'une expression corporelle retenue et pleine de finesse, assortie d'un jeu de mains et de claquettes! Un large éventail de langues qui ont apporté une grande variété de sonorités inconnues jusqu'au chant japonais du final, attendu et largement applaudi.

Ce public chaleureux, enthousiaste, était composé d'une centaine de personnes, nombre que nous avions sous-estimé, si bien qu'il a fallu, sur le champ rajouter des sièges. Lieu improbable que celui de la Galerie Bleue pour écouter des musiciens! mais qu'importe, le trio était au sommet d'un T de telle sorte que la plupart des auditeurs pouvaient voir et entendre agréablement. Lieu épatant cependant pour l'acoustique : sans micro, la voix se détache parfaitement et se propage dans les couloirs.

Ce fut une nocturne très réussie qui s'est terminée par des applaudissements énergiques qui exprimaient une satisfaction sincère.

Notre grand plaisir c'est de voir des têtes nouvelles qui découvrent la galerie et s'étonnent d'un tel lieu en milieu rural, soulignant "la chance" pour les enfants de côtoyer au quotidien des oeuvres d'artistes de grande qualité! Si le public se renouvelle à chaque nocturne, à chaque exposition, ce n'est certes pas parce que la presse locale fait la promotion de nos activités! Je pense que nous le devons surtout au bouche à oreille , au site et au blog largement visités!